L'actualité de la crise: les démiurges malfaisants à l'oeuvre, par François Leclerc

Billet invité.

LES DEMIURGES MALFAISANTS A L’OEUVRE

Il avait pu sembler aux gouvernements européens qu’ils avaient gagné un répit prolongé, les faits viennent de les détromper. Non seulement la crise continue, mais elle a repris une mauvaise tournure en cette fin de semaine. Deux signes qui ne trompent pas : l’euro continue d’être très attaqué sur les marchés et les cours des valeurs financières (les banques) font un nouveau grand plongeon. Seuls, les taux obligataires sous surveillance renforcée et interventions de la BCE restent stables, mais à un niveau qui reste très élevé. Ce n’est pas encore tout à fait la Bérézina, mais ce n’est pas du tout le soleil qui se lève sur Austerlitz. Les marchés sont tenaces et ont les moyens de le faire savoir.

Les gouvernements grec, espagnol, portugais, et même italien, continuent de donner des gages en annonçant de nouvelles mesures d’austérité, mais les marchés n’en ont cure, car c’est l’euro qu’ils ont pris pour cible dans l’immédiat, en attendant de voir jusqu’où la BCE est prête à aller dans son soutien au marché obligataire. Certains annoncent que le tour de la livre sterling ne devrait pas tarder à venir, ces rumeurs continentales étant alimentées par les réactions qu’a suscité le refus britannique de participer au plan de sauvetage européen…

Qu’attendent donc les marchés, ces intervenants que l’on n’ose même pas identifier par leur nom, et qui aspirent au rôle de démiurges malfaisants ? Ils doutent d’abord de l’issue de la partie qui s’annonce : la réduction des déficits et la baisse de la demande des Etats sur les marchés obligataires, à laquelle ils poussent avec acharnement. Car déjà s’installe l’idée, chez ceux qui en ont encore les moyens, que pour être politiquement jouables les sacrifices vont être étalés dans le temps.

La crise de la dette financière n’est en effet pas une affaire qui va va se régler en trois ans, comme le gouvernement Allemand cherche naïvement à l’imposer. Dégonfler cette bulle ne se fera pas sans accidents de parcours – des restructurations de dette qui atteindront le système financier – et va contribuer à ce que cette crise n’en finisse pas.

Ils ne croient pas d’avantage que les gouvernements européens vont savoir consolider la Maison Europe, en élargissant l’union monétaire à une union fiscale, ce qui suppose un accord sur une politique économique commune. A cet égard, ils constatent que les seules propositions concrètes émises à ce jour alignent des règles et des châtiments. Ces derniers sanctionnant des manquements à des obligations qui ne sont définies qu’en termes généraux, car il est acquis – même si ce n’est pas encore reconnu – qu’il faudrait pour les instituer modifier les paramètres originellement définis pour le pacte de stabilité européen (en réalité de circonstance à l’époque).

Enfin, et surtout, ils sanctionnent une évidence : les perspectives de croissance économique de l’Europe sont médiocres, pour ne pas dire nulles, une fois que l’austérité en train d’être concoctée aura produit tous ses effets.

Sans doute même vont-ils plus loin, s’interrogeant sur l’ampleur de ce phénomène qui veut que tous les pays européens s’engagent simultanément dans la même voie menant à la dépression, induisant un rétrécissement du marché intérieur, accentuant encore la pente de celle-ci étant donné l’importance du commerce intra-Europe. Y ajoutant, enfin, des considérations sur la place à laquelle peut prétendre l’Europe dans un monde qui est en train de changer d’axe, sous les effets de la mondialisation.

La question, en effet, n’est pas tellement quel niveau de croissance, mais quel moteur à celle-ci dans ce nouveau contexte très évolutif ? Les Allemands peuvent toujours avoir l’espoir qu’ils réorienteront à terme plus ou moins rapproché leurs flux d’exportation des pays européens – qui ne vont plus leur offrir les mêmes débouchés – vers les pays émergents, mais les autres ?

Cette même question concerne également les Etats-Unis, dont il est fait grand cas des taux de croissance qui y sont affichés, sans les analyser et noter les effets des résultats de l’industrie financière, du déstockage des entreprises et de l’intervention publique. Utilisant, pour justifier l’optimisme les concernant, la capacité de rebond des Américains, dans un nouvel emprunt aux catégories psychologiques les plus sommaires. Ne prenant pas en compte la poursuite de la détérioration de la balance commerciale américaine, qui montre bien que la désindustrialisation des Etats-Unis n’est et ne peut être stoppée, et a fortiori que le phénomène ne peut plus être inversé.

D’ailleurs, les déclarations des dirigeants de la Fed se multiplient actuellement, comme autant de mises en garde à propos du déficit américain, valables d’abord pour le gouvernement. En félicitant chaudement, comme il vient de le faire, José Luis Rodriguez Zapatero pour les mesures drastiques qu’il vient d’annoncer, Barack Obama envoie à ce propos un signal à son pays, qu’il tempère pour le moment par un discours sur le retour de la croissance, car les mid-terms (les élections à mi-mandat) arrivent. En dépit de l’avantage que leur procure le statut du dollar, les Etats-Unis sont embarqués dans le même bateau que les Européens. La boucle est bouclée.

De la même manière que le capitalisme financier a mis en place, via une redistribution inégalitaire accrue de la richesse, une machine à fabriquer de la dette, il s’est fabriqué un nouvel eldorado ; par ses investissements il a contribué à l’émergence de pays qui sont désormais les seuls à connaître une véritable croissance, sur le mode qui lui est consubstantiel : accroissement rapide des inégalités sociales et exploitation intensive des ressources humaines et environnementales. Un million de voitures supplémentaire va circuler en l’espace de cette année à Pékin, plus 25%, c’est un condensé de ce que connaît la Chine.

La problématique du moteur de la croissance, qui est indissociable de la mise en cause de sa conception actuelle, va émerger comme une question-clé. A laquelle il est nécessaire de trouver une autre réponse que le repli sur des positions préparées à l’avance, comme disent les militaires quand ils font retraite, c’est à dire d’illusoires nouvelles murailles. A l’image, mais en nettement plus imposant, de celles que les riches se font construire, pour s’isoler et se protéger. Sauf que cette fois-ci, ces barrières parqueraient des pauvres, ce qui leur donnerait un tout autre sens.

A ce propos, que n’a-t-il pas été dit à propos du modèle européen et des filets de protection sociale dont il était garni et qu’il fallait préserver ! Après avoir été grignotés, ceux-ci sont en danger d’être sévèrement troués. Au profit d’une autre conception de la protection sociale, qui, comme une oeuvre de charité à qui l’on donne pour se faire du bien, limitera ses bienfaits aux exclus, au Tiers-monde de l’intérieur. Apposant un léger pansement sur une plaie que l’on préfère ne pas regarder. Permettant à ceux qui en bénéficieront de garder le nez au-dessus du niveau de l’eau, pour le coup moteur d’une nouvelle dynamique économique, mais imprévue, celle du développement de l’informalité. Cette activité qui échappe à l’emprise de l’Etat, moyen de survie des démunis quand elle n’est pas, à l’opposé de l’échelle sociale, privilège des nantis qui s’absolvent des contraintes fiscales et font des affaires comme d’autres pratiquent la corruption systématique. En bas, le phénomène est déjà en cours, on commence à en parler, en haut ce n’est que routine.

En filigrane, on voit se dessiner les contours d’une société qui n’est pas celle de nos rêves, dont l’avènement n’est toutefois pas inéluctable. Les rodomontades des uns et des autres apparaissent bien dérisoires, marionnettes manipulées sur le devant de la scène, chargés de mission du réel pouvoir, celui d’un système qui ne se résoudra jamais à abdiquer. La seule chose contre laquelle il est totalement impuissant, c’est sa propre implosion qu’il ne maîtrise pas. C’est souvent ainsi qu’a marché l’histoire.

108 réponses sur “L'actualité de la crise: les démiurges malfaisants à l'oeuvre, par François Leclerc”

  1. Bonsoir M. Leclerc

    L’empire romain est tombé d’avoir eu recours aux mercenaires. Après le sac de Rome par Alaric en 471, il faudra attendre les pippinides et notamment Charlemagne pour redémarrer quelque chose de sérieux en Europe de l’ouest.
    On peut s’interroger, toutes choses égales par ailleurs, sur cette désindustrialisation de l’ouest aujourd’hui comme parallèle au recours aux mercenaires par les romains.
    Peut être qu’Alaric est de retour sous le nom de « les marchés »?
    En attendant un nouveau blanc manteau qui s’érigera peut être. En ce monde seule l’impermanence est permanente.
    Bon week end ! Cordialement.

    1. Je ne ferais pas parler Fernand Braudel d’outre-tombe, paix à son âme. Notre situation actuelle n’a rien de commune avec la chute de l’empire Romain d’occident ni avec la fin de la toute puissance des Venise, Gênes et autre Toscane, même si les ressemblances sont troublantes. Comme il l’a été à maintes fois expliquer par Paul Jorion, François Leclerc et bien d’autres commentateurs, notre situation découle en grande partie de la fin pour l’Etat, les états en Europe de fabriquer du papier monnaie pour favoriser les banques privée (vous remarquerez que Mitterand en 1981 n’est pas revenu sur cette aberration) d’une part, mais surtout d’une contre révolution conservatrice au profit de quelques privilégiés. Cette contre révolution avant tout financière n’est pour l’instant qu’une victoire à la Pyrhus puisque elle marque une désindustrialisation de l’occident pratiquement irréversible. ils ont gagné une bataille pas la guerre qu’ils nous proposent avec du projet social du CNR et des avantages acquis au cours de luttes depuis.

    2. Je crois que vous vous trompez d’époque.

      Personnellement, si j’avais à comparer l’époque avec l’histoire de la Rome antique, je nous situerai plutôt dans la période pré-impériale.

      Je m’explique:

      Rome est dirigée par une oligarchie patricienne secondée par l’ordre équestre qui composent un sénat dans lequel la plèbe tente d’obtenir sa part d’influence par des combats souvent sanglants.

      -146 av JC, Carthage est détruite(un peu comme l’URSS de nos jours). Plus rien ne s’oppose à la puissance romaine qui se met à conquérir à tour de bras.

      -ces conquêtes massives génèrent l’accaparement de millions d’hectares de terres cultivables et de millions d’esclaves, le tout, au seul avantage de quelques clans patricien, qui , de fait, se mettent à s’enrichir monstrueusement, devenant plus riche que la république elle même.

      – à partir de là, on assiste à une annihilation de l’importance politique du citoyen plébéien:
      on le ruine, à Rome même par la concurrence d’esclaves appartenant aux magnats, et on le ruine en concurrençant ses produits avec ceux issus des colonies appartenant aux même magnats. Ainsi le citoyen perd son pouvoir économique.
      Puis on le dispense du service militaire( 5 siècles avant l’époque dont vous parlez) et on le prive ainsi de la force armée.

      -les factions de magnats s’entretuent pour le pouvoir suprême. Il reste des « vertueux ». Ils perdent. Octave devient autocrate héréditaire. Son pouvoir illégitime ne se base que sur la force armée, dés lors, pour 4 siècles, ce sont les légions qui feront et déferont les empereurs.

      La seule fenêtre qui eu permis d’éviter ça fut lors de la révolte des esclaves de Spartacus( -70). Elle échoua car, sans but, elle hésita à prendre Rome sans défense. Or, sans le même temps, les Grecs(nous en fait) essayaient pour la dernière fois de secouer les chaines que Rome ne cessait de resserrer sur le cou de cet ancien père puis « ami ».
      Le révolte de gueux se serrait rencontrer avec celle des lettrés Grecs, qui sait ce qu’il eu pu advenir.

      Regardons bien quels gueux vont se rebeller. Et ne méprisons pas cette rébellion. Ce sera la nôtre.

      Cordialement

    3. … sans compter que carthage/moscou n’est absolument pas détruite. ni pékin. ni ankara. ni brasilia. ni buenos aires. ni new delhi…

      l’époque romaine c’est 500 millions de pèlerins sur toute la planète maitrisant à peine la métallurgie du fer. la deuxième guerre mondiale c’est 2 milliards. nous sommes aujourd’hui 7 milliards d’individus avec des milliards de disques durs hyper-connectés.

      gageons que comme dit monsieur leclerc l’implosion n’est pas si lointaine. ces gouvernants d’une autre époque sont complètement dépassés, ils n’y comprennent plus rien. leurs jugements sur les évolutions sociétales se bornent à interdire ou autoriser, c’est un signe de péremption.

    4. comme le dit parpalhol plus haut notre situation n’a pas grand chose de commun avec la chute de l’empire romain. les ‘esclaves’ étant infiniment plus nombreux aujourd’hui et possédant des moyens bien supérieurs pour résister. l’église étant passé par là, puis les lumière républicaine, la notion de ‘droits de l’homme’ limite la forme que prend la domination des hommes par d’autres hommes: guantanamo à l’époque romaine c’était l’enfance de l’art. à l’extérieur de l’empire les centres continentaux contestataires du pouvoir atlantiste sont aussi bien plus nombreux. l’emprise et la légitimité du pouvoir se diluent à mon avis bien plus rapidement aujourd’hui qu’hier et avant-hier.

      c’est bien là la problématique des tribulations de google en chine, à washington on aimerait sûrement beaucoup leur passer la patate chaude de la liberté d’expression.. et les voir imploser en une multitude d’états.

    5. @Méthode

      je ne vois toujours pas le rapport. Mais peut-être que si vous vouliez traduire, je commencerai à voir.
      Le fait que vous évoquiez la fin de l’Empire Romain en parlant de ce que j’écris, prouve de manière certaine que vous n’avez pas lu plus de deux mots.

    6. @kerjean

      c’est à dire qu’il y a mes propos et les vôtres, pardonnez mon empressement (et ma courtoisie) à vous répondre, mais à l’origine je ne rebondissais pas spécialement sur les vôtres…

      savoir si la république états-unienne se transformera en empire façon romaine?

      personellement je n’y crois pas pour les raisons que j’ai cité précédemment. je pense que nous vivons un condensé des deux époques, chute de la république et chute de l’empire.

      et c’est préférable quand l’on sait, dans quel bain de sang s’est terminé la révolte de spartacus. toutes proportions gardées de tels massacres sur le sol nord-américain sont heureusement proscrits de nos jours… la révolte des ‘gueux’ a donc toutes les chances d’aboutir voire espérons le d’être évitée (voyez l’effet sur les marchés de 3 morts dans une banque grecs).

      à mon avis la question serait plutôt vers quel modèle de société nous dirigeons nous en occident lorsque l’édifice militaro-financier actuel se sera écroulée sous son propre poids?

      http://www.dedefensa.org/article-la_fable_des_termites_et_des_conduites_pourries_22_09_2008.html

  2. Une téléconférence des ministres de la zone euro, qui n’a donné lieu à aucun commentaire ni communiqué, comme c’est d’usage, a eu lieu ce vendredi, rapportent les agences.

    1. J’ai comme l’impression que le timing de cette chute est parfait.

      Un bon coup de canon le vendredi histoire de remettre tout le monde autour de la table durant le week-end pour rediscuter le plan d’aide.
      Tel qu’il est, il ne plaît probablement pas aux financiers et sera à adapter en fonction des observations qui seront transmises dans la journée…

      De plus il semble qu’il y ait des enquêtes juduciaires ci et là et cela fait désordre.
      L’Europe semblait avoir sorti l’artillerie lourde le week-end précédent mais peut-être y a t’il certaines  »impunités » à négocier durant ce week-end.

      Quant au discours de Paul Wolker Conseiller économique de Mr Obama à propos de l’Euro, nul doute que NS grand AMI de Mr Obama fera le nécessaire pour recadrer les choses …
      En amis …

      Demain sera un autre jour.

  3. L’avantage de notre époque actuelle est de faire tomber les masques : l’égoïsme domine et les politiques ne sont que des marionnettes.
    Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le fait que le centre de gravité de la planète se déplace vers « les pays émergents ». En particulier, la Chine a un gros problème politique avec ses dirigeants dont le leitmotiv, la vision d’avenir est : « enrichissez vous ! », et entre les lignes il faut lire « …et laissez nous vous dominer. » En fait, ce n’est rien d’autre que la caricature, l’image dans un miroir dépourvue de fioritures, de notre propre société, car que fait la Chine, sinon imiter notre style de vie. Son économie génère de la pauvreté et des riches comme la nôtre. Simplement, nous le voyons de l’extérieur.
    Par ailleurs, si l’Europe ne confie subitement plus rien à la Chine à cause de la récession de la zone Euro, je ne vois pas comment cette Chine pourrait s’en sortir, car il me semble qu’ils ont, eux aussi, des emprunts à rembourser, notamment dans l’immobilier… La globalisation a fait que maintenant, nous sommes tous dans le même bateau.

    1. Excusez-moi de vous demander pardon, mais la Chine est « communiste ».

      Et même peut-être dirigée par Al’Quaïda et faite uniquement de terroristes qui mange les enfants avant de les tuer.

      C’est même à se demander pourquoi les gentils américains ont menacé, début 2009, de publier les avoirs des comptes étrangers dont les paradis fiscaux des dirigeants chinois…

      Y’a des questions gênantes, parfois…

  4. JPM appears to have signaled that the cannibalization is about to begin with the GS downgrade yesterday. This whole ruse only works if all the big banks participate. Expect the rumor spreading to begin because this entire rally and marking up of prices was predicated on a recovery that never appeared. Fed can only keep 0% for so long and the outflow by mutual funds and retail has been relentless. With QE & Unemployment benefits ending the banks are beginning to realize that there is NOBODY to unload the massive amount of stock they have been purchasing for over a year. So who gets out first?? This youtube clip should illustrate well what is about to happen as Main Street becomes a casualty of the banksters one final time.

    http://www.youtube.com/watch?v=Ff5DlpZiMZ0

  5. Un spectre hante l’europe, et le monde !
    Les cavaliers de l’apocalypse chevauchent la dette et la spéculation financière.

  6.  » privilège des nantis qui s’absolvent des contraintes fiscales
    et font des affaires comme d’autres pratiquent
    la corruption systématique »

    Vous êtes le baromètre de la bien-pensance.
    Le dire avec élégance, si cela se peut ou le suggérer en demi-teinte
    si l’élégance n’est pas possible, ou hors de propos,
    tant le sujet serait scabreux.

    Pour cette fois vous débordez en souplesse vos limites.
    Pas de demi-teinte, pas de décodage hasardeux,
    juste une affirmation facile à reconstruire :
    les « riches » le sont grace à une « informalité »
    à eux exclusive.
    « informalité » porte une idée de corruption.
    Reconstruisons ; dans la plupart des cas,
    la richesse des nantis n’est pas « propre ».
    Elle est d’origine douteuse et souvent illégitime.

    J ‘approuve. Il faut au moins que ces gens participent
    au budget de l’ Etat à la hauteur de leurs moyens.
    Le crier sur tous les toits est nécessaire.

  7. Foin des analyses chirurgicales et des synthèses circonstanciée!
    Il n’est plus l’heure pour François de nous disséquer les bruits de couloirs et les hypothétiques alternatives, avec ce je ne sais quoi entre l’accablement et l’amusement..
    Aujourd’hui, contre ce monde qui s’écroule il est d’humeur mauvaise.
    Aujourd’hui, c’est François « Doom » Leclerc! Et, plus sérieusement, le ton est hélas de circonstance..
    Nous ne sommes pas simplement entrés dans le vif du sujet, mais dans le vif de nos vie tout court.
    Le bout de l’impasse a été atteint. Et plus qu’un mur à abattre c’est un précipice à franchir qui se présente….

    1. De la pure adrénaline comme dirait quelqu’un que j’aime sautant à l’élastique de la tour de Macau.

    2. l’espoir est aux hypothèques à la brocante et ne se présentent pas d’acheteurs c’est bon ce fut avant, les territoires vierges sont d’or. à lire François L. aucune pensée ne peut se refonder, et rien à tirer de jouer à reconstruire le puzzle dans une tête « bien formée » comme d’elle on a pu croire un jour. Décidément il est bien tard, même plus la désinvolture d’aller voir là bas si j’y suis, de tirer l’avantage du faire semblant, idem j’ai parcouru les nouvelles de ce jour, d’un monde à quoi bon, qui se resserre – l’homme à la coupée est un des plus important mythe de l’Europe – et le ciel si bas si gris avec lumière d’orage.
      presque tenté à proposer des solutions loufoques; disséminer des éoliennes ou des phares marins fondus en toute l’or des banques, désarmement unilatéral, développement de la recherche en produits durables dont la valeur s’indexerait à travailler moins pour étudier travailler la liberté, on peut toujours rêver. bon WE à tous

  8. J’aurais bien voulu poster quelque chose de plus, mais je préfère plutôt laisser la place à d’autres plus calés que moi, tant de billets déjà lancés, tant de bouteilles déjà lancés à la mer pour alerter, pour prévenir, pour nous préparer à un plus grand choc en retour.

    A chacun sa marque.

    1. Ce qui est entrain d’advenir est tellement singulier, bien que prévisible qu’on en reste coi.

  9. Tous les « fans » de Napoléon savent qu’il a été un stratège génial, surtout dans la campagne de France qui a précédé son abdication. Et que Waterloo n’a tenu qu’à une question d’heure comme à Marengo. Bien évidemment la chute à terme était évidente mais pour des raisons sociales qui sont autres que militaires
    Cela pour dire seulement qu’une bataille se gagne en différentes tactiques.
    – La baisse de l’euro face au dollar, contrairement à ce que pense la multitude, est une excellente manoeuvre de tactique politique qui rétablit un avantage concurrentiel de la zone industrielle « europe » dans la guerre commerciale inter-états. C’est évidemment une perte de privilège (rente de situation) pour ceux qui achetaient moins chers des produits étrangers hors de cette zone…..
    – La contraction des dépenses publiques est également une excellente manoeuvre de tactique politique pour réduire les dépenses de « wellfare » que les dirigeants de certains états d’Europe avaient promis à leurs peuples sans avoir les moyens de les payer…. Le politique peut dire maintenant: « vous voyez, nos prédécesseurs vous ont promis la lune. Mais moi je ne suis pas responsable. Je vous ai parlé de réforme sans attendre le clash ! et maintenant ce clash est là par leur faute et aussi par votre hésitation à réformer ! ».
    Ces 2 tactiques sont excellentes, parce qu’elles acculent les peuples à accepter des choix inéluctables.
    Ce qui va être passionnant, c’est la suite de la « bronca » qui va en résulter.
    Autrement dit quelle sera donc l’omelette qui va en résulter ? Et comment va t-elle être partagée ?

    1. Sur vos propos quant à la baisse de l’euro, il s’agit quand même de comparer le montant total des pertes cumulées dans le monde des actifs en euros dû à cette dévaluation, avec le gain en terme de ventes hors zone euro … et vous verrez que les pertes d’actifs dûes à cette dévaluation sont sans aucune mesure bien plus importantes que les gains commerciaux gagnés à l’export .. Je doute donc que cette dévaluation soit volontaire de nos politiques.

    2. Sur vos propos quant à la dévaluation de l’Euro, il s’agit alors de comparer le total des pertes des actifs dans le monde dû à cette dévaluation, avec le gain des exportations hors zone euro, et on comptabilisera assez facilement que le total des dépréciations d’actifs est sans aucune mesure bien plus important que les gains résultants des transactions commerciales « traded » hors zone euro .. donc la stratégie d’une dévaluation volontaire de l’euro par nos gouvernants ne tient pas.

  10. Pour pondre des mesures de restrictions budgétaires (d’ailleurs pas complètement inutiles – mais c’est un autre débat) les gouvernements ont sautés sur l’occasion et n’ont pas eu besoin de plus de 48 heures pour établir le listing détaillé des économies à faire : pour çà ils ont été efficace y a pas à dire ! par contre, pour supprimer les paris purement spéculatifs, ils ne se montrent pas aussi pressés, alors même que ces paris sont en train de leur sauter à la figure. Cette asymétrie de traitement devient clairement suspecte.

  11. Texte magnifique qu’on devrait adresser en premier lieu à nos ‘ministres intègres et serviteurs vertueux’, mais aussi poster dans toutes les mairies, écoles, hôpitaux — sans oublier le secteur ‘privé’, y compris notamment les agences bancaires et… la

  12. Faute de frappe, désolé!

    … y compris notamment les agences bancaires et… la Bourse, haut lieu (apparent) de notre effondrement.

    1. 687. Il ne faut pas regarder la contradiction comme une catastrophe, mais comme un mur qui nous indique que là, nous ne pouvons pas aller plus loin.
      688. La question que je souhaiterais poser, ce n’est pas tellement: « Que faut-il faire pour éviter d’achopper à une contradiction? » mais plutôt: « Qu’allons-nous faire si nous aboutissons à une contradiction? »
      689. Pourquoi une contradiction est-elle plus à redouter qu’une tautologie?

      …….(et n’oublions pas!):

      690. Notre devise pourrait être: « Ne nous laissons pas ensorceler. »

      (Wittgenstein, Fiches)

  13. J’aurais tendance à mesurer la difficulté pour les US à se financer à la pression des agences de notation US et de spéculateurs US à tuer l’Euro. Il y aurait un rapport proportionnel entre les deux dynamiques que çà ne m’étonnerait pas.

  14. Y a-t-il d’autres pays dans le monde, dont on ne parle pas et qui sont au bord de la faillite ? (question de novice) 🙂

    1. Ne serait-il pas plus intéressant de se demander quels sont les pays qui ne sont pas en faillite ?

      Je pense par exemple aux pays qui sont les moins dépendants de la mondialisation, qui s’autosuffisent et qui sont stables politiquement, c’est-à-dire des pays qui ont privilégié l’autarcie (apprendre faire avec ce que l’on a !!! ). Il y a par exemple le Laos et le Bouthan mais il y en a certainement bien d’autres.

    2. Oui, le Japon, dont la dette publique équivaut à 200% du PIB. Ce n’est pas nouveau. Les marchés ne s’en inquiétaient pas tant que les Japonais achetaient les titres du Trésor nippon. Ce n’est apparemment plus le cas: on a tellement tué les consommateurs japonais à coup de plans de rigueur hyperlibéraux que le pays se retrouve en bout de course.

    3. Bsr

      Pour répondre à votre question :

      Les pays les plus à risque sont les suivants :

      – Vénézuela (51 % de risque)
      – Argentine ( 45%)
      – Pakistan (37%)
      – Grèce ( 34%)
      – Ukraine (32 %)
      – Dubai (26%)
      – Lettonie (20 %)
      – Californie (20%)
      – Liban ( 20%)
      – La région de la Sicile (19%)

      Bonne soirée

    4. J’en connais un .. le TIBET .. mais bon, on s’y chauffe au feu de bois en hiver à -15° dehors. Les chinois, justement, leur ont apporter à leur manière le chauffage électrique.

    5. Le dilemme que pose les limites à la croissance :

      Pour redresser les finances publiques on constate qu’il faut commencer par vivre le niveau de vie qui est à notre portée, mais le gros problème est que cela ne génère plus assez de croissance que pour redresser les finances publiques.

      Nous subissons le cercle « vicieux » décroissant, quand la rétroaction positive de la décroissance entretient la décroissance. C’est l’inverse de ce qui se passait avec le cercle « vertueux » de la croissance, où la croissance se nourrissait d’elle-même. Tout cela est très bien décrit dans le rapport Meadows.

      Conclusion : Les pays endettés qui dépendent de la croissance pour être solvables sont en faillite.

    6. @laurent

      SVP comment est mesuré ce % de risque, par qui, et que signifie t’il exactement ?

      Cordialement

    7. Chaque fois que je vois Peak.Oil.2008 dans la colonne de droite, j’y vais faire un tour.
      Comme toujours, je ne suis jamais déçu et entièrement d’accord avec votre commentaire.
      Je pense que mon analyse est complémentaire de la vôtre.

    8. @michel lambotte. En effet Michel, nous partageons la même analyse, un analyse qui s’intéresse aux ‘possibles’ pour se donner les moyens de hiérarchiser les priorités.

  15. Si l’Etat grec devait emprunter à 10 ans, combien devrait-il verser de taux d’intérêt ?

    Lundi 10 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 6,717 %.
    Vendredi 14 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 10 ans était de 8,012 %.

    Et pour un emprunt à 2 ans ?
    Si l’Etat grec devait emprunter à 2 ans, combien devrait-il verser de taux d’intérêt ?

    Lundi 10 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 2 ans était de 5,48 %.
    Vendredi 14 mai : à 18 heures, le taux de l’obligation grecque à 2 ans était de 7,12 %.

    – Conclusion numéro 1 :

    Le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros n’était qu’un gigantesque coup de bluff destiné à rassurer les marchés. Ce coup de bluff n’a pas fait illusion bien longtemps : il a fait illusion pendant cinq jours. Pendant ces cinq jours, les médias nous ont joué du pipeau pour nous rassurer : « Tout va très bien, madame la Marquise. La Grèce est sauvée. »

    – Conclusion numéro 2 :

    La saison touristique en Grèce s’annonce désastreuse en raison des trois employés de banques tués, et en raison des attentats qui se multiplient en Grèce. Les touristes qui annulent leurs vacances en Grèce sont de plus en plus nombreux. Ces annulations sont catastrophiques car le tourisme représente 17 % du PIB grec. L’Etat grec va subir un effondrement de ses recettes.

    – Conclusion numéro 3 :

    Malheureusement, l’Etat grec fonce vers le défaut de paiement.
    Fin des illusions.
    Retour au réel.

    Boursier.com

    1. Je ne suis pas certain que les annulations soient directement liées aux mouvements sociaux en Grèce.
      Je pense qu’avec l’agravation de la crise, les annonces de plans de rigueur, nombreux sont les touristes annulant leurs vacances pour des raisons de solvabilité tout simplement.
      Personnellement je devais passer quelques jours à Rome et j’ai tout annulé préférant réduire mes dépenses en me concentrant sur l’essentiel.
      La chasse au gaspi …

    2. @ alfe, dans ma bagnole pour aller au travail un directeur d’une compagnie d’agences de voyage disait qu’il « était théoriquement optimiste », laissant sous-entendre que dans le cas contraire les prix seront être cassés.
      soyons nous aussi « théoriquement optimistes »! cure de parquage sur des plateformes luxueuses de ceux qui l’aiment tant …

  16. Euro Plunges As France Downgrade Rumor Emerges

    The country that Zero Hedge has long claimed is the glossed over black sheep that will take down the core of the eurozone is about to be downgraded. At least that’s the case according to the latest flurry of market rumors. EURUSD now moving 10 pips with each trading block… and not higher. Look for support somewhere in the mid 1.23s.
    zerohedge
    .
    Communiqué de Moodys’ ce soir ?? Qui est au courant ?

    1. J’ai comme l’impression que depuis plusieurs semaines, zero hedge fait du lobbying anti-France et pour le moment l’oat 10 ans est toujours dans les alentours de 3.1 à 3.2 %…je ne dis pas que la dette française n’est pas préoccupante mais bon, il y a d’autres pays avant la France normalement…

    2. Que représente ZeroHedge ? J ‘ai l’impression
      d’une bande de traders un peu déjantés.
      Peut-être ne ‘font’ ils pas l’opinion ?

      Les commentaires pratiquent un french bashing
      tout à fait méprisant, et sans beaucoup d’ éléments
      d ‘information. France = cynisme et corruption,
      sans discussion.

      François dit que les 2 côtés
      de l’ Atlantique sont embarqués dans le même (genre de)
      bateau. Chez ZeroHedge, ils croient dur comme fer
      que le bateau Europe coulera d’abord et qu’ils
      gagneront à ce naufrage.

  17. Des propos du conseiller d’Obama ont contribué à la chute de l’euro

    vendredi 14 mai 2010, 17:29
    Des propos très négatifs envers l’euro de Paul Volcker, le conseiller économique du président Barack Obama, allant jusqu’à évoquer sa « désintégration », ont contribué à faire chuter l’euro face au dollar, ont estimé plusieurs analystes. M. Volcker, un ancien président de la réserve fédérale américaine, a participé à deux conférences jeudi à Londres, au cours desquelles il s’en est pris à la monnaie unique. « De toute évidence, je pense que l’on peut dire que l’euro a échoué et est tombé dans un piège qui était manifeste depuis le début », du fait de l’absence de politique budgétaire commune, a-t-il expliqué.

    1. Unanimisme rance et vision étriquée et dépassée – en gros, celle de nos dirigeants – sur la situation actuelle. A part Chavagneux, les autres sont pitoyables – surtout Elie Cohen, un fat et pas un petit.

    2. Elie Cohen, Touati et toute la bande ont compris qu’il fallait penser « Pensée unique » pour avoir une chance d’être invité sur les plateaux radio et télé ..

    3. hum. je consacre trop peu de temps à la lecture mais je doute qu’elie cohen soit pitoyable (@verywell) sortez de chez vous et prenez sa place.

    4. .@filalinge
      pour Elie Cohen, toute la bande du Cercle des Economistes et tous les éco-ravis, benêts bénits-oui oui du néo-libéralisme triomphant, pitoyable n’est pas le mot, effectivement…

      Pathétiques me paraît plus juste. Vous avez raison ils ne méritent ni pitié, ni commissération..

      Plutôt que l’extermination, je propose le clonage de ces tristes sires. Nos petits enfants pourraient les écouter répéter leur texte clownesque, lors de goûters divertissants et propres à l’édification des consciences!

      Ils me font l’effet d’un Marchais parlant d’un « bilan globalement positif » à propos de l’URSS en 79….

      Quand le Tsunami leur passera sur le corps, ils prieront encore Von Hayec et voueront leur âme à l’archange Friedman! 🙂

    5. Pitoyable

      A. −Vx. Qui a pitié, qui est enclin à éprouver ce sentiment. Anton. impitoyable. Âme, coeur pitoyable. Cette tendresse pitoyable des paysans pour les pauvres soldats emmenés en captivité (Zola, Débâcle, 1892, p.470). Ils disaient qu’ils avaient trouvé le roi Charles doux, gracieux, pitoyable et miséricordieux (A. France, J. d’Arc, t.1, 1908, p.507). Maintenant, il pouvait partir; il s’en irait en une gratitude infinie (…). Il l’avait vue douce, bonne, pitoyable, ce qu’elle était, enfin (Malègue, Augustin, t.2, 1933, p.95):
      1. Au lieu de se montrer terrible et dure envers les vaincus, comme en germinal et en prairial, la Convention cette fois fut très douce et pitoyable, elle ne fusilla que deux insurgés et ne déporta personne.
      Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.2, 1870, p.378.
      ♦ Pitoyable à. Être pitoyable à la souffrance de qqn. Elle devenait véritablement éloquente, maternelle aux misérables, pitoyable aux opprimés (Huysmans, À rebours, 1884, p.110).
      − [P. méton.] Lieux pitoyables. ,,Les hôpitaux, maladreries, etc., où l’on exerce l’hospitalité, la charité«  (Ac. 1798-1878).
      B. −Qui fait pitié, qui suscite la compassion. Pitoyable victime; air, détail, détresse, drame pitoyable; cris, plaies pitoyables. Une pauvre maigre femme, (…) −épuisée et pitoyable comme les femmes de la campagne, épuisées à quarante ans par une vie de bêtes de somme (Goncourt, Journal, 1860, p.733). Lorsqu’elle vit ce petit corps pitoyable et touchant, tout son coeur se fondit (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p.1205). Ce corps humain blanchâtre, étendu sous les Oliviers, ce gisant semblable à tous les autres, écrasé, pitoyable, suant le sang devant la mort (Malègue, Augustin, t.1, 1933, p.122):
      2. Il se plaignait surtout de cette jointure, où la douleur devint bientôt insupportable. Le bras étendu, il soupirait, en ne quittant pas des yeux sa main, une main pitoyable aux phalanges enflées de noeuds, au pouce dévié et comme cassé d’un coup de marteau.
      Zola, Joie de vivre, 1884, p.939.
      C. −Péj. Qui suscite la moquerie ou un mépris apitoyé. Synon. lamentable, minable, misérable. Auteur, écrivain, peintre, poète pitoyable; conduite, discours, raisonnement, style pitoyable. Il arrivait pitoyable au bureau, le teint boueux, la cravate lâche, le faux-col en accordéon (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 5e tabl., 1, p.163):
      3. Elle aimait assez à entendre ces prédications de passage, et y trouvait parfois une diversion aux sermons assez pitoyables ou ridicules que venaient faire, aux grandes fêtes, les écoliers des Bernardins.
      Sainte-Beuve, Port-Royal, t.1, 1840, p.95.
      − Loc. Il est pitoyable! Si ce n’est pas pitoyable! Il est, si ce n’est pas malheureux, lamentable. «Si ce n’est pas pitoyable!» fit le socialiste, en haussant de dégoût les épaules (Flaub., Éduc. sent., t.1, 1869, p.177).

      Elie Cohen est pitoyable (C)
      Filàlinge, vous êtes pitoyable (B) et avez la science économique infuse 😉

    6. @ Machineàcourberlesbananes
      Deux mots tout de même sur le fond au sujet d’Elie Cohen ; je ne dis pas qu’il n’est pas intelligent mais qu’il s’agit d’un mauvais usage de l’intelligence. Enfin, selon une perspective. J’espère qu’il est au moins d’accord avec lui-même. Ce qui est décourageant – au delà du fait qu’il n’a pas vu venir la crise, comme d’autres, et que sa voix parvient toujours autant à nos oreilles malgré nous… ce qui m’intéresse peu -, c’est le glissement d’analyses qui ne sont pas toujours fausses à des solutions dépassées, du passé. Il n’est pas une force de propositions et reste plongé dans ses manuels usés d’avant crise, dans l’idéologie. Le combat est certes idéologique et il faudra se battre. Contre lui, Touati, Bouzou… qui remportent clairement la bataille de l’audimat et modèlent donc grossièrement la façon de pensée des gens. Une lutte est engagée pour imposer ce en quoi nous croyons. Avec les Jorion, Leclerc, Lordon, Généreux ou Sapir.

  18. Bravo

    Je suis juste embêté par le mot « démiurge », dont la connotation n’est pas forcément négative.
    Richard Sennett (« Ce que sait la Main ») rappelle que chez les grecs, les artisans qui avaient des métiers
    étaient des « demiurgos » , même si Hadès était leur dieu (le forgeron de l’enfer).

    Pas si paradoxalement, c’est l’envie de mettre en oeuvre les savoir-faire des « artisans » généraux que nous sommes tous (y compris si votre artisanat, c’est programmer en Linux) qui me semble être un moteur d’une future « croissance ».

    Il y a démiurge et démiurge. « la dose fait le poison », en bref et on a besoin que du médicament, nous.

  19. Votre article résume bien la question. Mais je me demande bien pourquoi les pays émergents n’auraient pas le droit de rattrapper les pays développés ! Les Chinois n’auraient-ils pas le droit de circuler en automobile comme les Européens ?
    Et d’ailleurs ce sont les seuls à développer les voitures électriques. On ne peut pas en dire autant des européens qui ne font aucun effort pour ne pas polluer.

    1. Les Chinois ? Non, le Parti. C’est bien ce qui me gêne quand on érige la Chine en nouveau modèle.
      Quant à la pollution, l’industrie du charbon chinoise n’est pas un modèle, pas plus que l’ai irrespirable de Pékin…

    2. De toute façon, je ne pense pas que les Chinois nous demanderont notre avis pous continuer à polluer et à consommer leurs propres produits. Et si nous pouvons leur vendre les nôtres, nous le feront sans états d’âme. C’est vrai qu’il existe une demande intérieure faiblarde. Mais un jour, cette demande existera. Qu’il s’agisse d’un régime autoritaire qui hérisse le poil de certains occidentaux importe peu. Le futur appartient à l’Asie volontariste et solvable (pas seulement la Chine).

    3. @ alfe

      entre un parti et deux partis pensant la même chose, sous-traitant du pouvoir réel, je ne vois guère de différence. peut-être avez vous encore besoin d’illusion, remarque?

      ah ce mythe du père-noël ça fait décidemment beaucoup de mal.

    4. La Chine n’aurait pas sa puissance actuelle si elle n’avait pas bénéficié au départ des transferts de capitaux et de technologies occidentales et de la faiblesse et/ou de l’inconscience des dirigeants occidentaux sous la pression des entreprises financières et des firmes transnationales.
      Au lendemain de la deuxième guerre mondiale les américains avaient su,dans le cadre du Plan Marshall, aider les pays européens à se reconstruire et à se hisser,en quelques années, à leur niveau de développement,par un transfert massif de capitaux et de technologies,mais en maintenant des barrières douanières pour ne pas ouvrir leur pays à une concurrence inéquitable, tout en y trouvant l’opportunité de favoriser leur croissance et leur emploi et de conquérir des positions durables dans l’économie européenne.
      Il est regrettable que,30 ans plus tard, les pays développés ne se soient pas inspirés de cet exemple pour accompagner le décollage des pays émergents,dont la Chine.

      A cela s’ajoute les effets de la sous-évaluation du yuan,dont la valeur est fixée arbitrairement par les dirigeants chinois, qui
      -permet à la Chine d’accumuler des réserves monétaires massives, qui contribuent à l’excès mondial de liquidités et qui représentent un danger pour l’indépendance économique des autres pays (développés ou sous développés)
      -limite le pouvoir d’achat des ménages chinois
      -fausse la concurrence avec les pays développés, contribuant à y entretenir le sous-emploi et la faible progression du pouvoir d’achat.

      Du point de vue des dirigeants chinois, cette accumulation de réserves monétaires peut se comprendre dans une perspective à long terme,où l’économie chinoise
      – devra s’assurer l’accès -et donc le contrôle -de ressources énergétiques, minières et agricoles considérables, indispensables à son développement général et dont elle ne dispose pas
      – souhaitera prendre le contrôle d’entreprises qui lui apporteront les réseaux commerciaux et les technologies susceptibles de lui assurer, dans le monde entier, les débouchés nécessaires à son énorme capacité d’exportation (voir le récent rachat de Volvo).

      Seules la faiblesse ou la naïveté des dirigeants des pays développés et la puissance de lobbying des entreprises financières et des firmes transnationales peuvent expliquer que les dirigeants politiques des pays développés n’aient pas réagi devant les dangers extrêmes d’une telle accumulation de réserves.La moindre des choses eût été d’instaurer de définir de nouvelles règles de gestion du Système Monétaire International (taux de change, réserves,mécanisme de rééquilibrage des balances de paiements courants,contrôle de la création monétaire).

    5. Bonsoir,

      @ M. Ribes,

      Votre analyse est pertinente et semble juste mais que vaudront les réserves en devises du gouvernement chinois lorsque ces devises (euros, dollars US) vaudront exactement le poids du vide, ou celui du vice ?
      Même si les chinois achètent toutes les matières premières de la planète, comment pourront-ils les exploiter lorsque les populations locales les défendront avec la dernière énergie du désespoir ? Finalement, rien de ce qui est loin de chez soi ne semble fiable lorsque la confiance réciproque a disparu ; croyez-vous que les dirigeants asiatiques auraient ignoré ces sagesses millénaires ? L’avenir (court terme) nous renseignera, bientôt, bientôt nous en saurons plus.

      Cordialement,

    6. le droit de rien !!! il n’y a que l’intelligence et sa force et le courage …. plus que jamais en cette période qui est celle d’une guerre qui ne dit pas encore son nom, il n’y a pas de droit , il y a ce qu’on prend et que n’auront pas les autres, il y a ce qu’on refuse de céder pour soi et sa survie… et si on n’y arrive pas , on s’appauvrit, on s’esclavagise, on meurt.

  20. Mon royaume n’est pas de ce monde.

    « ce monde » en question vous l’avez là maintenant sous vos yeux dans toute son horreur.

    « ce monde » ce n’est pas la terre, c’est la socièté.

    « le royaume » en question c’est celui que nous pouvons nous créer, enfin, ici et maintenant.

    En rejetant « ce monde » de cupidité, de corruption, « ce monde » des marchands du temple

    La plus grande arnaque de tous les temps : avoir fait croire au peuple pendant des millénaires que le paradis n’existait pas sur terre
    avoir fait croire que seul l’argent permettait d’améliorer son sort
    avoir fait croire que pour être sauvé il fallait tendre l’autre joue
    avoir récupéré de façon ignoble le seul message digne d’être retenu : aime ton prochain comme toi même
    en avoir fait une religion à deux vitesses une pour les pauvres une pour les riches
    avoir légitimé l’accaparation des richesses

    avoir détourné les paroles du Messie (ou du moins de celui ou ceux qu’on appelle ainsi) :
    « MON ROYAUME N’EST PAS DE CE MONDE »

    qui ne veulent pas dire « mon royaume est ailleurs dans l’espace ou le temps »

    mais qui veulent dire « mon royaume n’est pas cette société », « mon royaume n’est pas CE monde que vous avez fabriqué pour la seule satisfaction de quelques uns au détriment des autres ».

    Cet ou ces hommes disaient : « fuyez ces faux semblants, fuyez l’argent qui rend mauvais, un autre monde est possible! »

    Pas moyen de faire son beurre avec un truc pareil, il a fallu sérieusement modifier la chanson.

    Chanson qui avait été écrite dès le début :
    Après un bref séjour au paradis terrestre (allez donc installer un supermarché dans un endroit pareil) l’homme et la femme sont chassés et forcés de se mettre au boulot !

    Alors que oui un autre monde est possible.

    Oui le Paradis c’est ici et maintenant !

    1. Bah, Sartre a bien dit que l’enfer, c’est les autres. Autrement dit, nous. Comprenez qu’il ne peut y avoir de paradis sans enfer ou bien l’homme ne serait pas ce qu’il est.

  21. Question sans doute trop simple : doit-il être choisi seulement croissance ou récession ?
    Et la stabilité ? ou pour le moins , croissance équivalente à celle de la démographie ?

    1. Le grand péché des religions du livre, et maintenant de la religion matérialiste, est d’avoir voulu conquérir le monde par la promotion de la croissance démographique, ce que je considère être un crime contre l’humanité et contre l’intelligence humaine.

    2. La stabilité n’est pas une option dans notre système. Elle ne permet pas de compenser les intérêts.

    3. Peak Oil

      En fait, dans ce domaine, l’humanité réagit dans le bon sens, mais trop lentement. Peut-on l’en blamer comme vous faites, alors que nous prenons à peine conscience actuellement des limites techniques de notre développement.

      Il y a à peine quatre générations, des explorateurs découvraient encore des contrées inconnues et riches, nous ne disposions ni de satellites, ni d’avion pour nous aider à prendre conscience de notre monde si petit, et si fragile.

      Rester sourd aujourd’hui est inpardonnable, mais le passé….est une autre histoire.

    4. Entièrement d’accord avec PeakOil2008. Totalement suicidaire comme incitation !

  22. Comme le soulignait PJ ou Simon Johnson, l’Eurozone mène une politique pour toucher le fonds

    Me parait invraisemblable qu’à l’heure où l’on dénonce le manque de compétitivité de l’Europe du Sud, le plan d’austérité espagnol de cette semaine coupe dans 6 milliards d’investissements publics entre 2010 et 2011.,,

    Toute une partie de la problématique est contenue dans ces quelques lignes:

    Eurostat 30 Avril 2010 Taux d’investissement des entreprises en baisse à 20,4% dans la zone euro et 20,3% dans l’UE27. Part des profits en hausse à respectivement 37,9% et 37,1%

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-30042010-DP/FR/2-30042010-DP-FR.PDF

  23. un peu hors sujet
    un numero de post , ça serait cool…
    cela permettrait de ne pas relire tous les posts (aussi interressants soient ils )lorsque l’on revient sur le site après une absence…
    ce n’est qu’une sugestion

    1. Personnellement, je mémorise la date et l’heure. Mais ça ne dispense pas de parcourir tous les posts pour repérer les « nouveautés » en réponse à un post !…

  24. Bonsoir !

    J’apprécie l’analyse !
    Tout celle de Mr JORION de ce jour !

    Alors, au jeu de devinettes ou paris sur le thème  » comment va évoluer la position de notre pays »?, je pioche, au hasard, 6 cartes:
    – Allons nous adhérer au SUCRE?
    – Qui sortira de la zone EURO le premier?
    – Allons pactiser, de nouveau avec la RUSSIE?
    – Boirons nous tous du thé indien?
    – L’empire AUTRO-HONGROIS- GERMANO sera t’il reformé?
    – Une ALLIANCE FRANCO-BRITANNIQUE sera t’elle crée?

    Bonne soirée

  25. Bonsoir

    Si j’ai bien tout compris , nous allons salement chuter !
    Après tout , ce ne serait pas la première fois dans l’histoire . Reste à savoir à quel niveau va se situer la dégringolade .
    Il faut quand même se souvenir que les chinois ont chuté du 16e au 20e siècle pour des raisons internes , L »Afrique à partir du 16e siècle , à cause de l’esclavage puis de la colonisation .
    L’Europe a connu une grande éclipse , du 5e siècle jusque vers l’an mil .
    Y a -t-il des solutions ? En tout cas , si la crise est si grave que cela , je ne pense pas que nos dirigeants pourront y faire grand chose .
    Nous avons perdu la main , le jeu se déroule ailleurs , il faudra certainement bâtir l’Europe politique pour s’en sortir , il y a encore beaucoup d-obstacles , mais nos arrières petits enfants y arriveront certainement .
    Sinon nous disparaitrons .

  26. Comme je le disais lors d’un précédent message, les plans d’austérité n’apaisent pas les parasites.
    Au contraire ils réclament encore plus de sang : nouveau vendredi noir sur les places boursières européennes l’euro plonge sous 1,24$ pour un euro, les investisseurs fuient vers le dollar et l’or.
    Nos dirigeants n’ont rien compris, ou alors pire comme dit Mr Jorion ils sont complices.
    En septembre 39 lorsque Hitler a attaqué la Pologne, si les français et les anglais avaient immédiatement attaqué l’Allemagne sur le front ouest l’ogre Nazi pouvait encore être mis hors d »état de nuire, avant qu’il ne se retourne contre l’ouest. Aujourd’hui c’est pire on bat en retraite avant même l’attaque des panzers de la spéculation. Alors qu’il faudrait mobiliser sur tous les fronts et lancer l’attaque pour éradiquer les parasites qui spéculent au détriment de nos services publics et sociaux. C’est eux ou nous, il faudrait que nos contemporains se réveillent, sinon nous revivrons l’exode sur les routes de France et d’Europe,même si c’est au sens figuré.

  27. Lecteur depuis longtemps, n’ayant jamais ressenti le besoin d’intervenir, à la lecture de :
    « Cette activité (l’informalité) qui échappe à l’emprise de l’Etat, moyen de survie des démunis quand elle n’est pas, à l’opposé de l’échelle sociale, privilège des nantis qui s’absolvent des contraintes fiscales et font des affaires comme d’autres pratiquent la corruption systématique. » (précédé de ce qui précède et suivi de ce qui suivra)
    Je ne peux plus taire mon approbation.
    Mr. Leclerc, vous pensez et écrivez très bien.

    1. Généreux a eu pendant un temps antenne ouverte sur France-Cul, tant qu’il était au PS et que les hétérodoxes avaient encore un peu de place dans le débat, avec les alters et les opposants à l’empire.
      Voici déjà 4 ou 5 ans qu’il n’avait plus droit au chapitre….
      Grosso-modo depuis le non au TCI… Comme dit » l’autre »: « Ça commence à bien faire! »

    2. D’une certaine manière cela remonte le moral!

      Cela fait du bien de voir enfin un politique à la tête bien faite. Moi non plus je ne connaissais pas ce Monsieur. Vraiment merci pour ce lien.

    3. Aussi limpide que du Jorion 😉
      Et ses ouvrages « La dissociété » et « Le socialisme néomoderne ou l’avenir de la liberté » sont à lire absolument. Il nage dans l’Adoxia et la parrêsia, comme dirait l’autre. C’est un homme courageux.

  28. Armes pour temps de crise…
    de Clément Rosset, in « Le Choix des mots » (éd. de Minuit)

    « En l’absence de tout objet réellement précieux ou réellement désirable, force est d’en affranchir toute expérience de joie réelle et de se rabattre sur la « seule » joie de vivre […]. Il est vrai qu’une nouvelle difficulté nous attend, difficulté qui fait précisément le paradoxe de la joie. Une fois libérée de toute attache à un objet qui la ferait tôt ou tard mais immanquablement défaillir par l’effet de sa propre défaillance, entraînant dans une même perte l’objet de réjouissance et la réjouissance qu’il a provoquée, la joie n’en est pas pour autant assurée.
    […]
    Manquant de tout objet dont la joie de vivre puisse se recommander réellement, elle semble jouer une sorte de rôle ingrat sinon absurde : car, à y réfléchir de plus près, on devine qu’elle s’accommodera sans trop de dommages de sa pauvreté et pourrait même réussir à y trouver un incompréhensible miel. De leur côté, les joies de la vie, si solides et réelles qu’elles paraissent par rapport à une fantomatique joie de vivre et le soient d’ailleurs effectivement en un certain sens, n’en ont pas moins elles aussi leur propre point faible : de dépendre entièrement de la valeur des objets qui ont suscité leur réjouissance. Valant ce que valent ces objets, les joies de la vie doivent suivre inexorablement leur cours, comme on le dirait d’un titre coté en bourse. Si le cours est à la hausse, la joie est à la hausse ; s’il est à la baisse, à la baisse ; et si à la ruine, à la ruine. Bref, il est nécessaire au maintient de n’importe quelle joie de la vie que son objet, tel encore une fois un titre boursier, demeure d’aspect précieux et désirable – aux yeux du public comme à ceux de son propre « porteur ».
    Or il est douteux qu’on puisse tenir quelque objet que ce soit pour absolument précieux ; douteux aussi qu’on puisse en tenir aucun pour absolument désirable
    […]
    Qu’aucun objet n’ait de prix, c’est ce que racontent toutes les histoires dont la structure commune consiste en la promesse d’une récompense à celui qui aura, à l’issue d’un périple dont la longueur et le temps sont comptés, su dénicher pour prix de la récompense un objet qui soit absolument précieux, c’est-à-dire au fond sans prix. […]
    Qu’aucun objet ne soit par ailleurs désirable, c’est ce qu’enseigne le célèbre conte des Trois souhaits dont Joseph Bédier a recensé les nombreuses variantes tant européennes qu’extra-européennes. Dans tous les cas la structure du conte demeure la même : « Un être surnaturel accorde à un ou plusieurs mortels le don d’exprimer un ou plusieurs souhaits, qui seront exaucés. Ces souhaits se réalisent en effet. Mais, contre toute attente, et par la faute de ceux qui les forment, ils n’apportent après eux aucun avantage, quand ils n’entraînent pas quelque dommage. »
    L’enseignement philosophique de ces histoires de souhaits me semble triple. Ces histoires rappellent d’abord qu’à vouloir échapper au réel on y revient nécessairement et avec usure – l’usure de l’espoir déçu. […] Elles suggèrent aussi qu’après tout le monde tel qu’il est, malgré toutes les misères qu’il contient, pourrait bien être pourtant, comme le pense Leibniz, le meilleur des mondes possibles. […] Elles enseignent enfin, et ceci me paraît le plus important de tout, que l’homme est incapable de désirer, ou plus exactement de se constituer des objets précis de désir. Sitôt ceux-ci précisés, vient la catastrophe et la déception.
    […]
    En l’absence de tout objet réellement précieux ou réellement désirable, force est d’en affranchir toute expérience de joie réelle et de se rabattre sur la « seule » joie de vivre […]. Il est vrai qu’une nouvelle difficulté nous attend, difficulté qui fait précisément le paradoxe de la joie. Une fois libérée de toute attache à un objet qui la ferait tôt ou tard mais immanquablement défaillir par l’effet de sa propre défaillance, entraînant dans une même perte l’objet de réjouissance et la réjouissance qu’il a provoquée, la joie n’en est pas pour autant assurée. »

    1. « Quand on a abandonné le désir tout est bien
      Quand le désir est là, les dix mille choses ne peuvent satisfaire
      Quelques légumes nourrissent
      Une robe de moine est suffisante pour vêtir le corps
      Je me promène seul au milieu des cerfs
      Je chante avec les enfants du village
      Je lave mes oreilles dans l’eau qui coule au pied des rochers
      Je contemple la beauté des pins au sommet de la montagne. »
      RYOKAN

  29. Pendant ce temps les multinationales du CAC 40 dégagent à nouveau des profits substantiels. (Le Monde)
    Ce n’est décidément pas la crise pour tout le monde.
    Les élites françaises issues des grandes écoles, économiques et politiques, ont partie liée avec ces grands groupes par définition peu soucieux du développement local. Or ces groupes eux-mêmes doivent leur développement aux facilités que leur offre sur un plateau un système financier furtif et volatil.
    Ceci explique en partie l’inertie dont font preuve ceux qui nous gouvernent, lesquels pensent d’abord compétitivité de ces entités hors sol et non pas bien commun pour les peuples qu’ils représentent.

    1. Bonsoir,

      « ces groupes eux-mêmes doivent leur développement aux facilités que leur offrent sur un plateau un système financier furtif et volatil. »

      J’ajoute que leur offrent sur un plateau les législations des différents Etats dits démocratiques et dits développés… Inutile de commenter cet ajout qui se suffit à lui-même ce me semble.

      Cordialement,

  30. Certains ici, pensent à la chute de l’Empire romain.
    En fait la vraie chute de l’Europe commence dés 1914 et se termine en 1945.
    Avant les européens, quoique divisés, dominaient la planete. La monaie d’échange était la livre sterling. Aprés la crise de 1929, curieusement c’est le dollar qui devint la monaie d’échange mondiale.
    On peut donc considérer que nous vivons depuis 1945 dans un régime mérovingien-carolingien, ou on essaie comme Charlemagne de recréer la défunte puissance dans les pactes européens. Malheureusement, comme jadis, ce nouvel empire n’est que l’ombre de celui crée au XIXieme siècle.
    Les pouvoirs régaliens dés le Xieme siecle avaient pratiquement disparus des mains du roi vers les féodaux, ducs et comtes. L’Europe était faite alors d’inombrables petits royaumes, petits duchés ou comtés, battant monaie séparément, totalement indépendant.
    Ce fut la premiere renaissance de l’Europe depuis la chute de l’Empire Romain. Cette Europe s’enrichit, utilisa de nouvelles technologies de production: le moulin. Les guerres locales, ne parvenaient pas à détruire le commerce et la production. Une bonne démonstration des théses de Schumpeter.
    Quand les Etats Royaux se firent la guerre, les famines et la désertification recommençèrent dés le XIVieme siécle.
    De nos jours, le délitement des Etats se remarque un peu partout, sauf en France; Pays Basque, Catalogne, en Italie, en Ecosse. Bientot les landers allemands?
    Leur incapacité comme jadis a proteger contre les invasions des Huns-Banksters feront que les régions demanderont de plus en plus de pouvoir et d’indépendance. Cela adviendra par la cause du désengagement de l’Etat (Comme jadis!)voulu par la finance. Les gens ne payant plus d’impots à l’Etat, accepteront de payer les régions, les landers, pour garder leur sécurité, et leurs protections sociales.
    Ce que la grande finance n’a pas encore compris, c’est que les petits états n’ont pas besoin des banques « too big too fail » et ceux-la seront incapables de les garantir…Ni seront trés obéissant, comme l’Islande par exemple…Ou l’Argentine, le Vénézuela et la Bolivie.
    Et donc aprés la chute de l’Empire, les grandes banques disparaitront !
    Bien fait!

  31. @ Laurent

    Vos chiffres ne veulent rien dire: Ces pays ont refusé de payer, nationalisé des ressources pétroliéres appartenant à de grands groupes internationaux, et régulé leur finance en interdisant les libres flux financiers…
    Facile de comprendre que les agences de notation les évaluent trés mal!
    Mais qui croit encore aux agences de notation pour dire la vérité économique?
    Ici les « risques » sont ceux des investisseurs prédateurs. Par contre dans ces pays, les risques pour leur économie sont bien plus faibles qu’auparavant.
    Mais ne rapporte pas à votre banque, ça c’est certain…

  32. Elie Cohen est celui qui en août 2007, écrivait un éditorial dans le monde qui s’intitulait : « la crise de 1929 n’aura pas lieu ». C’est pas faux, il me semble que cela puisse être pire…enfin pour le moment, il y a encore une certaine indifférence à cette crise parmi la population comme si on était tous les enfants de la crise…pour beaucoup on est en crise depuis 1973…ce qui est faux macro-économiquement parlant mais vrai d’un point de vue social et sociétal…
    Avec la crise de l’euro, m’est revenu à l’esprit un article que j’avais lu en mars 2006 et qui faisait état de la fin de la parution de l’indice M3 pour le dollar…et là je me dis que cette crise profite bien au dollar et permet de restaurer la confiance envers une monnaie bien plus mal en point que la nôtre…en fait tout était joué d’avance…Mr Jorion a su faire preuve de clairvoyance…mais pour interdire les paris sur la fluctuation des prix, vous n’avez plus qu’à attendre (et à souhaiter) l’écroulement global du système…continuer ainsi de mal en pis encore 5, 10 ou même 20 ans n’est nullement souhaitable…les gouvernants ne sont plus capables d’autonomie…
    Et enfin, il faut quand même féliciter (ou du moins féliciter leurs vices) ces fabuleux traders en passe de réussi leur pari de faire tomber l’euro à la parité avec le dollar…ce que je pensais improbable il y a encore un mois…au moins ils sont à la hauteur de nos attentes dans leur bêtise…ils nous emmènent à notre perte mais ce qu’ils font, c’est une attaque-suicide…nous survivrons mais ils mourront…c’est peut-être, de façon cynique, la seule note d’espoir…

  33. La société (personne morale et non la communauté d’intérêt général dont chaque individu fait légitimement partie) est conçue pour être efficace du point de vue de quelques critères limités.

    Elle ne s’intéresse pas aux coûts cachés et aux conséquences indirectes de ses activités sauf si celles-ci présentent un risque réel de poursuites et de condamnations de nature à l’empêcher d’atteindre ses propres objectifs.

    Le développement de ces structures irresponsables dans tous les domaines de l’activité a produit des résultats globaux inefficaces et destructeurs qui sont désormais suffisamment perceptibles pour que la communauté reprenne légalement le contrôle de la situation.

    Les citoyens, les élus et les gouvernements ne doivent pas sous estimer leur pouvoir et leur capacité de réaction, il en va de la régulation des acteurs économiques comme de celles des individus.

    Comme c’est arrivé par le passé de grandes compagnies peuvent être contraintes de cesser des activités dangereuses ou illégales, il n’est pas difficile de prédire que les établissements financiers vont commencer à découvrir le chemin de croix des compagnies de l’industrie du tabac ou de l’industrie textile.

    Les procès en cours vont démontrer qu’elles ont triché, qu’elles l’on fait sciemment, qu’elles ont obtenues des dérogations et des avantages en utilisant la corruption et les moyens de communication leur permettant d’influencer l’opinion et les pouvoirs politiques.

    Ces procès sont long, mais la politique n’attend pas, la cause est entendue.

    Les règles seront changées de manière à ce que ces intermédiaires inutiles ne puissent plus s’accaparer l’essentiel de la « richesse » produite.

    Aussi efficacement qu’un petit nuage volcanique, les jets de la finance vont être cloués au sol pour un long moment. Et cette seule perspective de déclin inéluctable de l’activité suffira à écrouler ce chateau de carte en quelques mois.

    Je ne doute pas un seul instant que des politiques qui ont su démontrer combien responsabiliser les individus est efficace sur la délinquance, la santé, la sécurité routière, sauront trouver les arguments et les moyens pour responsabiliser ces structures « morales » et ramener leur influence à de justes proportions.

    Il suffit de ne pas se laisser distraire, et d’appuyer là où il faut pour que les sociétés utiles subsistent.

    En ce qui vous concerne, il vous restera une question personnelle à régler ? Renouvellerez vous votre abonnement ?

    Vous ne voyez pas de quoi l’on parle ? Il s’agit pourtant du plus fort tirage de l’imprimerie mondiale, vous les recevez chaque semaine, chaque mois, chaque trimestre ou chaque année.

    Votre « relevé de compte ».

    C’est bien pour lire ce document que vous avez ouvert un compte en banque, n’est ce pas ?

  34. Monsieur Leclerc, en février 2007 Jean Jacques Chavigné écrivait :

    65 % des détenteurs de la dette publique de notre pays sont des résidents français. Nous ne sommes donc pas du tout, comme veut le faire la droite, dans le cas des pays du Sud dont la dette est détenue par des Etats, des banques ou des souscripteurs étrangers. Elle est détenue essentiellement par des entreprises d’assurance, des banques, des Sicav bien de chez nous….

    http://www.legrandsoir.info/Sarkozy-et-la-dette-publique.html

    or le ministère de l’économie et des finances nous indique qu’à fin 2009, la dette Française était détenue à 60 % par des non résidents

    http://www.aft.gouv.fr/article_960.html?id_article=960

    Savez vous pourquoi en deux ans il y a eu un tel transfert ?

    1. L’explication est simple : le chiffre de Jean-Jacques Chavigné pour 2007 est erroné. La dette française détenue par des non-résidents représentait cette année-là, 60 % du total (voir Agence France Trésor). Ne croyez pas tout ce qu’on lit sur les blogs ! 😉

    2. ou alors tout le monde a raison.
      Peut-être qu’à la fois, la dette est détenue par 65% de Français mais par seulement 40% de résidents.
      On sait que l’exilé fiscal pèse lourd.

  35. Pour rester dans le summer, bien que nous n’en sommes qu’au printemps du joli mois de Mai, on pourrait citer W.Shakespeare de « A Midsummer Night’s Dream » :

    « Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais somme ».

  36. @F. Leclerc

    il y a eu le premier plan sur la Grèce, les marchés ont attaqué quand même.

    Il y a eu le deuxième plan sur la Grèce. Et quel plan: en plus d’une capitulation en rase campagne avant même de combattre et une acceptation sans condition des exigences éternelles des forces de marché contre les systèmes sociaux et même un début d’atteinte à la démocratie.

    Les marchés attaquent quand même.

    Il semblerai que nous n’avions qu’un fusil à deux coups et que ces deux coups, nos dirigeants les aient tiré. non?

  37. Le droit de rien !!! il n’y a que l’intelligence et sa force et le courage …. plus que jamais en cette période qui est celle d’une guerre qui ne dit pas encore son nom, il n’y a pas de droit , il y a ce qu’on prend et que n’auront pas les autres, il y a ce qu’on refuse de céder pour soi et sa survie… et si on n’y arrive pas , on s’appauvrit, on s’esclavagise, on meurt.
    « Tous coupables » : Le cercle rouge de Melville

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